Retour sur la formation du 10 octobre 2019
Résumé de la formation par le Dr Patrick Simonet
Les trois interrogations incontournables de notre pratique quotidienne :
- High tech / Low tech
- Gérer la contestation pour éviter les conflits
- Bruxisme et PIP
Tous les jours et depuis toujours, les chirurgiens-dentistes ont nombre d’acte à réaliser avec, grâce à l’évolution des moyens techniques, plusieurs moyens et possibilités pour arriver au même résultat. Lesquelles des techniques conventionnelles ou maintenant plus modernes sont les plus efficaces ? C’est la question a laquelle le Dr Simonet a essayé de répondre.
Il est possible depuis le début de l’implantologie de réaliser des guides chirurgicaux a l’aide de montage directeur, guide radiologique… Depuis l’apparition du numérique, il est possible de réaliser ces mêmes guides a partir de son ordinateur en réalisant au préalable une planification a partir des images 3D, ce qui nécessite du temps passé devant son écran et un cout plus élevé mais qui a pour avantage de raccourcir le temps passé au bloc opératoire. Globalement, qu’il soit numérique ou classique, la confection d’un guide prend du temps et doit être utilisé seulement pour certaines indications.
Grâce au scan post et scan body il est possible de prendre une empreinte numérique des implants. Si autrefois les piliers encode ne permettait d’enregistrer la position de 2 ou 3 implants, il est aujourd’hui possible de réaliser l’empreinte d’une arcade complète. L’empreinte numérique permet un gain de temps est donc un gain économique.
Les armatures supra-implantaires obtenues par CFAO permettent une meilleure adaptation des structures et donc plus de passivité. Celle-ci a permis l’apparition des armatures en zircone qui n’est cependant pas le matériau de choix car il a été observé un nombre plus élevé de casse et d’écaillage de la céramique, a hauteur de 32%. Cependant il est possible de scanner une armature en résine afin de réaliser des barres usinées en métal très précises.
De même, l’apparition du Ditramax va permettre un enregistrement numérique des rapports intermaxillaires plus précis et plus reproductible.
L’année dernière la MASCF (qui comptent 25 732 adhérents chez les chirurgiens-dentistes) a recensé 2100 sinistres (6% des adhérents) soit une augmentation de 55% sur ces 5 dernière années.
Le cout moyen d’un litige pour un omnipraticien est de 3400€, 6200€ chez un praticien posant des implants et surtout de 18200€ dans le cadre d’une mise en justice d’où l’intérêt des assurances à régler la justice à l’amiable.
Cependant il est difficile pour un patient de prouver la responsabilité d’un praticien puisque c’est à lui de prouver qu’il y a eu une faute, un préjudice et un lien de causalité entre ces deux derniers. La faute est dite contractuelle s’il y a eu non-respect du devoir et de l’obligation du chirurgien-dentiste, elle est délictuelle si elle est survenu en dehors de tout acte technique et enfin pénale si s’agit d’une imprudence, de malveillance ou de négligence.
En cas de mécontentement du patient vis à vis de la forme, de la teinte ou de la fracture d’une prothèse que faut-il faire? Refaire ? Rembourser ? Refuser ? Dans tous les cas il est important de ne jamais rembourser un patient sans avoir établi auparavant un accord transactionnel. Ce document signé par les deux partis engage le praticien à rembourser le patient d’une part et le patient à s’abstenir de poursuite judiciaire contre le praticien d’autre part. Il est important de savoir, dans le cas de CFAO direct, que le praticien devient aussi fabriquant de prothèse et donc est tenu a, en plus d’une obligation de moyen a une obligation de résultat.
La garantie prothétique n’a pas de limite dans le temps mais a priori, les praticiens sont à l’abri d’une plainte 10 années après la pose. De même, la sécurité sociale considère qu’une prothèse abimée peut être refaite et rembourser après 5 ans.
Dans le cas d’un litige, il est important en premier lieu d’évaluer objectivement son travail, éviter les compromis et de faire appel à un spécialiste en lui demandant un compte rendu. Il est évidemment conseillé de ne pas réaliser d’actes à l’encontre des données acquises de la science, de ne pas laisser le patient être le maître d’œuvre et de ne pas retoucher une prothèse réalisée par un confrère.
Pour finir, le dossier médical d’un patient doit être délivré au maximum 8 jours après qu’il en ait fait la demande, au minimum 48h après. Dans le cas où celui-ci date de plus de 5 ans, un délai de 2 mois pourra être observé. Il doit être conservé 10 ans post-consolidation du chômage ou 10 ans après la majorité. La demande du dossier médical par une complémentaire santé constitue une violation du secret médical, il est toutefois possible de le transmettre au patient qui selon sa décision le transmettra ou non a sa complémentaire.
Si le patient décide d’arrêter son traitement, il le peut et à tout moment sans justification nécessaire, il est donc préférable de demander un acompte au patient pour éviter d’être lésé. Concernant les impayés, la prescription est de 2 ans après la fin des soins.
Le bruxisme peut être primaire ou secondaire. Il est dit primaire lorsque le phénomène est associé au rythme circadien (bruxisme d’éveil ou de sommeil). Il est secondaire lorsqu’il est associé à une cause médicale.
Afin de limiter le risque de casse sur les patients atteint de bruxisme, plusieurs questions ont été posées, notamment sur le choix des matériaux. Autrefois des rétentions étaient réalisées sur les armatures afin d’éviter les fractures et décollement du cosmétique en résine, puis composite et enfin céramique mais le choix du matériau n’a rien changé.
Cependant, il est acté que l’augmentation des contacts sur les dents postérieures augmentait les contraintes musculaires d’où l’importance du guidage canin et d’une pente douce qui permet une économie d’énergie et de structure. De même, Si on considère la formule physique P = F / S (avec P : pression, F : force et S : surface) une augmentation de la surface de la table occlusale diminuerai la force exercée sur celle-ci.
Aucune étude n’a montré de diminution de surcharge avec une prothèse vissée par rapport à une prothèse scellée. Aucune différence n’a été montré non plus entre des prothèses solidarisées entre elles ou non.